Programme INTERREG IIIb
Le programme INTERREG « ATI » (Attractivité des Territoires et Innovation, le cas des villes moyennes) pose la double question fondamentale d’une part du lien entre innovation et attractivité, d’autre part de la spécificité des villes moyennes dans le paysage de ce qu’on nomme aujourd’hui en France, sans plus aucune pudeur, la compétitivité des territoires. Si les territoires sont en compétition et qu’il faut qu’ils soient compétitifs, qu’advient-il de ceux qui n’ont pas les faveurs « naturelles » du marché ? Dit autrement, comment être compétitif pour un territoire lorsqu’on ne se situe pas au sein d'une aire métropolitaine ?
Notre contribution à ce programme porte essentiellement sur la dimension institutionnelle et territoriale de l’innovation. Il ne s’agit pas pour nous de parler de nouveaux procès industriels, ou d’une innovation formatée par le modèle européen dans la lignée de la stratégie de Lisbonne. Nous souhaitons comprendre comment le territoire et ses acteurs, lorsqu’il s’agit de villes moyennes, essayent d’innover dans leur fonctionnement pour devenir compétitifs. Pour positionner notre conception de l’innovation nous nous appuyons sur Norbert Alter (2005 [2000]) et son « innovation ordinaire ». Pour lui, « innover suppose toujours de prendre le risque de transgresser les règles sociales, que celles-ci participent du registre de la gestion ou des coutumes professionnelles » (p.3). C’est de là que nous voudrions partir, d’une innovation ordinaire, une innovation paradoxale qui s’inscrit dans les plis les plus fins du fonctionnement des individus et des groupes, notamment institutionnels au sein des villes moyennes.
Bien entendu la ville moyenne n'est pas une catégorie homogène, la diversité des partenaires est là pour le rappeler et la difficulté que nous avons eu à nous mettre d'accord sur sa définition le prouve également. Pour ce qui concerne le programme, il s'agit de villes intermédiaires qui jouent le rôle d'interface entre les espaces de faibles densités et les espaces métropolitains. Ce rôle "d'intermédiation" joué par ces villes se situe à plusieurs échelles territoriales et est fonction du contexte régional. Il est étonnant de retrouver comme partenaire certaines villes (Dos Hermanas ou Setubal) bien insérées dans des zones métropolitaines. Il est évident qu'elles ne présentent objectivement pas les mêmes handicaps ni les mêmes atouts que les autres. Pourtant, le fait que leurs acteurs se soient reconnus dans le programme et pensent leur ville comme une ville moyenne doit interpeler notre réflexion.
Nous avons tenté de dégager des problématiques spécifiques à la ville moyenne qui contraignent son attractivité pour mettre en perspective les actions qui seraient susceptibles de la rendre compétitive. L’objectif est de rendre lisible les actions menées par les partenaires et les situations observées dans le cadre géographique du partenariat ATI.
Pour donner un caractère dynamique à la présentation nous proposons un schéma hypertextuel qui permet de naviguer entre des textes théoriques et généraux et des exemples plus concrets d’actions.